dimanche 24 avril 2011



En ce jour de fête de Pâques, parlons de choses gaies :



Des drones survolent les vignes du Bordelais

Scientifiques et viticulteurs testent aujourd'hui à Mérignac un procédé pour obtenir des informations sur la santé et la maturité du vignoble.
Le drone Scancopter CB 750, qui décollera aujourd\'hui du château Luchey-Halde à Mérignac pour un vol test, représente l\'avenir de la viticulture. Photo S. M.
Le drone Scancopter CB 750, qui décollera aujourd'hui du château Luchey-Halde à Mérignac pour un vol test, représente l'avenir de la viticulture. Photo S. M.
Son nom fait penser à un film de James Cameron: le drone Scancopter CB 750, mis au point par la société bordelaise Fly-n-Sense, représente probablement le futur de la viticulture. Son vol test, aujourd'hui au château Luchey-Halde à Mérignac, constituera en tout cas une première très attendue par le monde viticole.
«Depuis trois mois, nous travaillons avec l'Enita [École nationale d'ingénieurs des travaux agricoles, NDLR] de Bordeaux et un groupe de viticulteurs pour déterminer comment améliorer les techniques de surveillance de la vigne», explique Lilian Valette, responsable du projet.
Moins cher et plus fiable que l'avion
Survoler le vignoble pour surveiller l'état sanitaire de la vigne et le degré de maturité du raisin, les propriétaires viticoles s'y sont mis depuis quelque temps déjà, en recourant aux services d'avions ou d'hélicoptères. Mais l'heure de vol n'est pas à la portée de toutes les bourses. Et hors de question, pour un pilote, de décoller pour prendre deux ou trois clichés: à moins de 25 photos aériennes, nombre minimum pour rentabiliser le vol, le bimoteur reste au hangar.
Autre inconvénient: difficile de faire du vol à basse altitude entre les rangs de vigne. Pour finir, la résolution d'une prise de vue photographique, même avec un appareil dernier cri, est moyenne. En tout cas bien inférieure à celle de capteurs ultrasensibles tels ceux qu'on peut embarquer sur un engin type drone: 10 à 20 centimètres carrés, une résolution supérieure à celle d'un satellite et capable de cibler une feuille de vigne. D'autre part, un drone peut faire du vol en rase-mottes sans semer la panique dans le landerneau.
C'est sur ce type de capteurs que travaille le cluster innovant à l'origine du projet «Scancopter». Ce cluster regroupe des PME et de grands groupes de la filière viticole, des laboratoires de recherche en viticulture, l'Enita, Fly-n-Sense et trois viticulteurs: Gilles Brianceau, responsable par ailleurs du cluster, Xavier-David Beaulieu, du château Coutet en appellation saint-émilion, et Louis de Bailiencourt, administrateur de la cave des Hauts-de-Gironde. Sans oublier Lilian Valette.
«Avec un drone, deux clichés suffisent à obtenir les données qu'on recherche.» Des données très importantes pour la qualité finale du vin: «Au niveau du feuillage, on regardera la vigueur de la vigne par des clichés en infrarouge permettant d'évaluer sa robustesse et son état de santé, explicite Lilian Valette. D'autre part, le climat peut varier en fonction de la zone et des conditions du sol: une vigne ne réagit pas de façon uniforme sur l'ensemble de la parcelle. Mesurer ces variations permettra de mieux doser les quantités d'engrais et de définir un itinéraire de vendange adapté, différent selon l'état de maturité du raisin.» Ces renseignements permettront aussi aux maîtres de chai de choisir avec plus de précision, en fonction de leur qualité, les raisins composant les premier et second vins de la propriété.
Objectif: miniaturisation
Enfin, un drone équipé de capteurs adaptés pourra aussi déceler précocement les symptômes chimiques d'une maladie de la vigne, comme «la dispersion dans l'air des molécules chimiques libérées par le parasite ou la maladie», anticipe Lilian Valette. Des capteurs sur lesquels travaille le cluster. Autre sujet d'étude: la miniaturisation du drone et des systèmes embarqués. La raison est simple: plus le drone et les capteurs sont petits, plus l'engin est maniable, facile à transporter et à mettre en oeuvre. Et moins cher. En fonction de son type, un drone peut en effet coûter de 5 000 euros à plus de 1 million d'euros !
Source : CHARENTE LIBRE

En savoir plus sur la société Fly-n-Sense qui réalise ces drones :

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